Voilà le genre de message qui mérite d'être écouté, applaudi et apprécié. Cette bouffée d’air frais a été délivrée, ce 1er janvier 2024, par Wideline Pierre, une Haïtienne authentique et brave, une réincarnation de Sanite Belair et des autres combattantes et combattants de la liberté d'Haïti. Elle mérite, selon moi, l'admiration et l'encouragement de tous. En une quinzaine de minutes, avec l’esprit de Cécile Fatima, la lucidité de Suzanne Simone Baptiste Louverture, le calme de Claire Heureuse Félicité Dessalines et le charisme de Marie Jeanne Lamartinière, sans arrogance, sans proférer des propos violents, elle a posé les problèmes et les maux du pays, tout en offrant des solutions.
À un moment où certains de nos intellectuels s'amusent à cracher sur la mémoire de Jean-Jacques Dessalines, l'illustre fondateur de la nation, il revient à tous les patriotes haïtiens d'encourager ceux qui, comme Wideline Pierre, luttent - cela à armes inégales, voire les mains nues - pour le maintien du prestige de notre Nation.
Oui, nous devons citer et réciter chaque jour les grandes dates de notre histoire - 1er janvier, 2 janvier, 18 mai, 17 novembre, etc. Nous devons citer chaque jour le nom des Toussaint Louverture, Jean-Jacques Dessalines, Alexandre Pétion, Henri Christophe, François Capois, Victoria Montou, Paul Prompt, Marie Jeanne Lamartiniere, Charles Belair, Sanite Belair, Défilé, Catherine Flon et celui des autres titans de Vertières. Oui, nous devons enseigner à nos enfants et à nos petits-enfants, qu’ils vivent au pays ou à l’étranger, le culte des aïeux, l’amour et le respect de la patrie. Oui, nous devons leur parler sans nous lasser de notre passé, de notre histoire, car celle-ci est glorieuse et dépasse l’entendement, comme aimait le dire mon ancien professeur d’Histoire d’Haïti Gérard Mentor Laurent.
Comme l’a si bien fait Wideline Pierre, nous devons honorer jour après jour la mémoire de Jean-Jacques Dessalines, le fondateur de la nation haïtienne. Ne permettons pas que des " fils dégénérés", même s'ils ont fait de grandes études, même quand ils sont, nous le reconnaissons, de brillants intellectuels, écrivent l'histoire d'Haïti à leur façon, nous présentant "anbachal", de manière subtile Dessalines comme un " n'importe qui", en le traitant souvent avec dédain " sa nou rele les Pères fondateurs yo". Oui, c’est le mot par lequel on reconnaitra facilement les anti-dessaliniens. Ils n’aiment pas appeler Dessalines " le fondateur de la Nation " ou " l’homme qui fonda cette Patrie ", selon le mot de Jacques Stephen Alexis. Les anti-dessaliniens préfèrent dire, pour ne pas donner ce grand mérite à Dessalines, " sa nou rele les Pères fondateurs yo". Dessalines ne peut être " sa ". À Dieu ne plaise !
Eh oui, il sied de rappeler que Dessalines est mort pour une seule raison : il avait juré la souveraineté haïtienne, il avait juré de nous léguer un sol d’hommes braves et fiers, un sol où tous, paysans comme ruraux, et pas seulement une minorité embêtante, ennuyeuse et inutile, puissent jouir de ses richesses naturelles.
Oui, Jean-Jacques Dessalines, le grand des grands, est le père de tous les Haïtiens et de tous les Noirs épris de liberté et de justice sociale. Pour répéter l’ancien président Sténio Vincent (dont je n’ai pas du tout aimé la politique) : " Cet homme est unique… Dessalines est un bloc… Toutes les idées dessaliniennes sont devenues, dans le peuple, un sentiment universel. Et le peuple l’admire sans réserve… Il a fait de l’homme un symbole… Dessalines le grand est un bloc !"
Sans réserve, soyons fiers de notre histoire et de l’illustre et immortel génie de Cormiers. En fait, dès le 17 octobre 1806, Dessalines a atteint le stade d’un dieu. (Et, oui, qu’on m’appelle ce qu’on veut : noiriste, faux noiriste, nationaliste, faux nationaliste et toutes les autres épithètes utilisées pour décourager et intimider les défenseurs de la race noire et de la culture négro-africaine, je suis fou de Dessalines. Comme on le dit dans le jargon actuel " je ne négocie pas " Dessalines. En fait, au moins, 90% du peuple haïtien ne " négocie pas " Dessalines.
Ces paroles de notre sœur et leader Wideline Pierre que vous allez écouter me portent à croire que " Kanal la pap kanpe" et qu'Haïti restera debout malgré les manœuvres ouvertes et voilées de nos ennemis bi-séculaires. Pour reprendre ce slogan du grand nationaliste Théophile " Zo " Salnave, petit-fils du président Sylvain Salnave, un de nos meilleurs chefs d’État à côté, bien sûr, de Dumarsais Estimé : " Ou mèt sote…ponpe ! Haïti restera nation ! "
Bravo Wideline Pierre. Certainement, certaines forces réactionnaires chercheront à l’acheter, à la corrompre. Mais je lui donne ce conseil tiré de la Bible : " Ma sœur, si des [magouilleurs] veulent te séduire, ne te laisse pas gagner. " En attendant, offrons-lui notre indéfectible soutien. Qu'elle reste ferme et inébranlable jusqu’à la victoire finale !
Honneur et respect aux paysans de la plaine Maribahoux, aux femmes vaillantes du Nord-Est, aux infatigables ouvriers de cette zone historique.
Écoutons la merveilleuse et historique allocution de Wideline Pierre, cette bâtisseuse de rêve et d’espoir. C’est comme " le souffle des ancêtres" pris du poète sénégalais Bigaro Diop. C’est " la voix du feu, la voix de l’eau …Écoutons dans le vent le buisson en sanglot. " Comme les génies de notre race nous ont béni par son canal !
Louis Carl Saint Jean
Comments